offrandes. Kao-tsou s’arrêta de nouveau et s’établit sous une tente ; on banqueta pendant trois jours. Les vieillards de P’ei se prosternèrent tous la tête contre terre et dirent :
— P’ei a obtenu la faveur d’être exempté de taxes ; Fong[1] n’a point encore été exempté ; que Votre Majesté ait compassion de (Fong). Kao-tsou répondit :
— Fong est le lieu où je suis né et où j’ai grandi ; je ne saurais aucunement l’oublier. Mais c’est uniquement à cause de Yong Tch’e[2] qui s’est révolté contre moi pour embrasser le parti de Wei, (que je n’ai rien fait en sa faveur).
Les vieillards de P’ei le prièrent avec insistance ; il se décida donc à exempter de taxes Fong, de même que P’ei ; puis il nomma roi de Ou[3] Lieou Pi[4], marquis de P’ei.
Les généraux de Han avaient attaqué l’armée de (King) Pou, les uns au sud, les autres au nord de la rivière Tao[5] ; tous lui avaient fait essuyer de grandes défaites ; ils le poursuivirent et s’emparèrent de lui ; (King) Pou fut
- ↑ Cf. note 101.
- ↑ On a vu plus haut (p. 337-339) que Yong Tch’e avait été autrefois chargé par Kao-tsou de défendre la ville de Fong, et qu’il l’avait livrée au roi de Wei. Kao-tsou avait été fort irrité de cette trahison ; à vrai dire, lorsqu’il fut devenu empereur, il ne se vengea pas de Yong Tch’e et même, par prudence politique, le nomma, en l’an 201, marquis de Che-fang mais il avait conservé au fond du cœur un vif ressentiment.
- ↑ Le royaume de King reprit de nouveau le nom de royaume de Ou : Lorsque K’ing Pou, roi de Hoai-nan, s’était révolté, il avait tué Lieou Kia, roi de King, et s’était emparé de son royaume.
- ↑ Lieou Pi était fils de Lieou Tchong (cf. note 335), frère aîné de l’empereur. Cf. Mémoires historiques, chap. CVI.
- ↑ Le caractère [], dit Siu Koang, se prononce ici tao. La rivière Tao se trouvait dans la région comprise entre le Yang-tse et la rivière Hoai.