Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/412

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Un grand vent soufflait, les nuages s’élevaient en volant ; Mon prestige s’est imposé dans l’intérieur des mers ; me voici revenu dans ma terre natale ; Comment trouver des hommes vaillants pour garder les quatre côtés ? Les jeunes garçons reçurent l’ordre de s’exercer à ce chant en chœur ; puis Kao-tsou se leva et dansa ; il éprouvait des regrets généreux et une tristesse intime ; il laissa couler plusieurs larmes. Il dit aux vieillards de P’ei :

— Le voyageur s’afflige en pensant à sa terre natale ; quoique ma résidence soit à l’intérieur des passes, mon âme, après ma mort, se plaira encore à penser à P’ei. C’est en partant du titre de gouverneur de P’ei que j’ai exterminé les violents et les rebelles et que, par suite, j’ai obtenu l’empire. Je fais donc de P’ei mon apanage personnel ; j’exempte sa population de toute redevance ; de génération en génération, elle n’aura rien à donner (au trésor public).

Les vieillards de P’ei, les matrones et les anciens amis (de Kao-tsou) passèrent les jours à se réjouir et à boire ; ils étaient parfaitement heureux et racontaient les événements passés pour en rire et s’en amuser. Au bout d’une dizaine de jours, Kao-tsou voulut partir ; les vieillards de P’ei demandèrent avec insistance à Kao-tsou de rester. Kao-tsou leur dit :

— Mes gens sont fort nombreux ; vous ne pourriez subvenir à leur entretien.

Il partit donc.

Les habitants de P’ei abandonnèrent la préfecture et vinrent tous à l’ouest de la ville lui présenter des