Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/415

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avec lui. L’empereur chargea le marquis de Pi-yang[1] d’aller chercher (Lou) Koan ; celui-ci se dit malade ; le marquis de Pi-yang revint et raconta en détail que la révolte de (Lou) Koan avait été en germe. Le deuxième mois (10 mars - 7 avril 195), (l’empereur) envoya Fan K’oai et Tcheou P’o à la tête d’une armée pour combattre le roi de Yen, (Lou) Koan ; il pardonna aux officiers et au peuple de Yen qui s’étaient révoltés avec lui ; il nomma son fils (Lieou) Kien roi de Yen. Au temps où Kao-tsou combattait contre (K’ing) Pou, il fut atteint par une flèche égarée ; il se mit en route et tomba malade en chemin ; sa maladie étant devenue grave, l’impératrice Lu fit venir un bon médecin ; le médecin vint auprès de Kao-tsou ; Kao-tsou interrogea le médecin qui lui dit :

— Votre maladie peut être guérie.

Alors Kao-tsou lui tint un langage méprisante injurieux, disant :

— C’est en étant vêtu d’habits de toile et en tenant en main une épée de trois pieds de long que je me suis emparé de l’empire. N’est-ce pas là le destin céleste ? Le destin dépend assurément du Ciel. Quand même vous seriez Pien-ts’io[2], qu’y pourriez-vous ?

Il ne lui permit donc pas de soigner sa maladie et le renvoya après lui avoir donné cinquante livres d’or.

Quelque temps après, l’impératrice Lu demanda :

— Après le décès de Votre Majesté et quand le conseiller d’État Siao (Ho)[3] sera mort, qui faudra-t-il appeler à le remplacer ?

L’empereur répondit :

Ts’ao Ts’an[4] est digne d’être choisi.

— Et après lui ? (demanda

  1. Chen I-ki.
  2. Médecin célèbre de l’antiquité ; cf. Mém. hist., chap. CV.
  3. Cf. Mém. hist., chap. LIII.
  4. Cf. Mém. hist., chap. LIV.