Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/419

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Leang ; au temps de l’impératrice-douairière Lu, il fut déplacé ; ce fut le roi Kong de Tchao ; le sixième fut Yeou, roi de Hoai-yang ; au temps de l’impératrice-douairière Lu, il fut déplacé ; ce fut le roi Yeou de Tchao ; le septième fut Tchang, roi Li de Hoai-nan ; le huitième fut Kien, roi de Yen. Le duc grand astrologue dit : Le gouvernement des Hia fut sincère ; quand la sincérité se pervertit, les gens de peu devinrent par là-même grossiers ; c’est pourquoi les Yn recueillirent (le gouvernement) grâce à leur respect ; quand le respect se pervertit, les gens de peu devinrent par là-même superstitieux ; c’est pourquoi les Tcheou recueillirent (le gouvernement) grâce à leur politesse ; quand la politesse se pervertit, les gens de peu devinrent par là-même frivoles. Or pour remédier à la frivolité, il n’est rien de tel que la sincérité[1]. La conduite que tinrent les trois dynasties avait, pour ainsi dire, suivi un cycle qui, une fois terminé, recommençait. Au temps des Tcheou et des Ts’in, on peut dire que la politesse s’était pervertie. Le gouvernement des Ts’in n’y changea rien, mais au contraire rendit cruels les châtiments et les lois. N’était-ce pas une erreur ? C’est pourquoi lorsque Han parvint au pouvoir, cet État de perversité qu’il recueillait, il lui fut aisé de le changer ; il fit que les hommes ne fussent plus négligents et

  1. Dans ce bizarre passage, Se-ma Ts’ien admet une sorte de cycle mystique : la vertu dominante d’une dynastie donne lieu, lorsqu’elle s’altère, à un défaut déterminé qui ne peut être combattu que par la vertu opposée d’une nouvelle dynastie ; à ce point de vue, les Ts’in n’avaient pas su lutter contre le vice prédominant des Tcheou ; au contraire, les Han, dont la vertu maîtresse était la même que celle de l’antique dynastie Hia, venait à sa place dans le cycle et c’est pourquoi elle put régner.