Cette page n’a pas encore été corrigée
et des contremarques de délégation en bambou[1].
- ↑ Les contremarques en bronze (on en cuivre) portaient l’image d’un tigre, emblème de la valeur militaire ; elles servaient à lever des soldats ; elles mesuraient six pouces de longueur. Les contremarques en bambou n’avaient que cinq pouces de long. Ces contremarques n’étaient en réalité que la moitié d’un insigne dont la partie droite restait à la capitale et dont la partie gauche était remise à celui qu’on voulait charger d’une mission ; en rapprochant l’une de l’autre les deux parties, on pouvait toujours contrôler si la contremarque n’était pas fausse. Yuen Yuen, dans le Tsi kou tchai tchong ting i k’i k’oan che (chap. X, p. 7° r° ; sur cet ouvrage, cf. Wylie, Notes on Chinese Literature, p. 116), reproduit l’inscription qui était gravée sur l’une de ces contremarques en bronze ; nous en donnons l’image ci-contre ; on lisait au dos de la contremarque sept petits caractères qui signifient : « Contremarque ornée d’un tigre remise à l’administrateur de la commanderie de Nan. » Sur l’autre face étaient gravés quatre gros caractères qui signifient : « Commanderie de Nan. Deuxième de gauche ( ?). » Ces caractères sont incrustés d’argent. Yuen Yuen rapproche de cet objet le texte même des Mémoires historiques que nous venons d’expliquer ; il ajoute que l’usage des contremarques ornées d’un tigre ne date pas de l’empereur Wen ; nous lisons en effet dans les Mémoires historiques eux-mêmes (chap. LXXVII, p. 2 r°) que le prince de Sin-ling enleva au roi de Wei sa contremarque ornée d’un tigre ; or le prince de Sin-ling, Wei Ou-ki, vivait à l’époque qui précéda l’établissement de la dynastie Ts’in. L’empereur Wen ne fut donc pas l’inventeur des contremarques ornées d’un tigre ; la seule innovation qu’il introduisit fut de les faire fabriquer en cuivre, au lieu qu’autrefois elles étaient en jade. — Le bel ouvrage archéologique publié la 14e année de K’ien-long (1749) sous le titre de Si ts’ing kou kien présente (chap. XXXVIII, p. 8) le dessin d’un hou-fou de l’époque des Han ; nous l’avons reproduit ci-dessus, à droite de l’inscription que nous a fournie Yuen Yuen.