Aller au contenu

Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/498

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

toutes mes forces à l’empire ; je m’afflige et je souffre pour la multitude du peuple ; à cause d’elle, je suis tourmenté d’inquiétudes et ne suis pas tranquille ; il n’y a pas un seul jour où cette préoccupation sorte de mon cœur. C’est pourquoi j’ai envoyé des émissaires en nombre tel qu’ils apercevaient de loin les bonnets et les dais les uns des autres et que les traces de leurs roues se confondaient sur la route, afin d’exposer ma pensée au chen-yu[1] ; maintenant le chen-yu est revenu[2] aux principes de conduite de l’antiquité ; il a pris en considération le repos des dieux et des moissons ; il a favorisé l’intérêt de la multitude du peuple ; tout récemment[3], lui et moi avons oublié des torts légers pour revenir ensemble aux grands principes. Nous avons contracté des rapports de frères afin de préserver le bon peuple[4] dans tout le monde. L’alliance et l’apparentage ont été décidés et commencent cette année.

  1. Titre du grand chef des Hiong-nou ; cf. Mém. hist. , chap. CX.
  2. Le mot [] qui peut signifier aussi « se révolter contre » est amphibologique ; Yen Che-kou l’explique en disant qu’il a ici le sens de « revenir ».
  3. L’édition des Ming et l’édition de K’ien-long donnent la leçon [] qui ne me paraît présenter aucun sens ; le Che ki luen wen écrit [] « nouveau, récent » ; cette leçon, qui est aussi celle du Ts’ien Han chou, doit sans doute être adoptée.
  4. Dans l’expression [aabc], le mot [a] est expliqué par Kao Yeou, commentateur du Tchan kouo ts’é comme signifiant « bon, excellent ». Cette interprétation est adoptée par Yen Che-kou. Si le mot [a] est répété deux fois, c’est dit Yao Tch’a, pour indiquer qu’il ne s’agit pas d’un seul homme, mais d’une multitude.