Aller au contenu

Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

La neuvième année (316 av. J.-C.), Se-ma Ts’o[1] attaqua (le pays de) Chou[2] et le détruisit. — (Ts’in) attaqua et prit (les villes de) Tchong-tou et Si-yang[3] (du pays) de Tchao.

  1. Se-ma Ts’o est l’ancêtre de Se-ma Ts’ien. Cf. Introduction, p.XII.
  2. Le pays de Chou avait sa capitale à Tch’eng-tou, la capitale du Se-tch’oan. L’histoire de cet ancien royaume nous a été conservée dans ce curieux livre intitulé Hoa yang kouo tche (réimprimé dans le Han wei ts’ong chou, cf. Wylie, notes… p. 210, 1e col., ligne 22) qui mériterait d’attirer l’attention de quelque bon sinologue ; voici ce que nous apprend la section [] de cet ouvrage : le premier marquis de Chou qui se proclama roi fut un certain Ts’an-ts’ong ; il eut pour successeurs le roi Yu-fou puis le roi Tou-yu ; ce dernier prit le titre d’empereur et s’appela Wang-ti ; il abdiqua en faveur de l’empereur K’ai-ming ; il y eut alors neuf souverains successifs qui s’appelèrent K’ai-ming ; le dernier d’entre eux, le douzième par conséquent des rois de Chou, fut celui qui fut vaincu et qui vit son royaume anéanti par Se-ma Ts’o en 316 av. J.-C. La raison qui motiva l’intervention du roi de Ts’in dans ces régions barbares fut la suivante : le roi de Chou avait donné en fief à son frère cadet Kia-meng le territoire de Han-tchong, (auj. préfecture de ce nom, dans le Chàn-si) ; Kia-meng avait pris le titre de marquis de Ts’iu ; il devint l’allié du roi de Pa (auj. préfecture de Tchong-k’ing, province de Se-tch’oan) ; le roi de Chou, qui était le rival de celui de Pa, fut irrité de la conduite de son frère cadet et voulut l’attaquer. Ce fut alors que le marquis de Ts’iu se réfugia auprès du roi de Pa et implora l’appui du roi Hoei-wen, de Ts’in. Celui-ci profita des dissensions de ces princes barbares ; il détruisit l’État de Chou, et, peu après, de Pa et de Ts’iu ; ces conquêtes n’étaient d’ailleurs que les préludes de la grande lutte que l’État de Ts’in allait engager contre l’État de Tch’ou.
  3. Tchong-tou et Si-yang paraissent être l’équivalent de Si-tou et Tchong-yang ; Si-tou était situé sur le territoire de la préfecture de P’ing-yao, préfecture de Fen-tcheou, province de Chan-si ; Tchong-yang est aujourd’hui la sous-préfecture de Hiao-i, même préfecture, même province,