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CHAPITRE XXXI
PREMIÈRE MAISON HÉRÉDITAIRE 1-1


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T’AI-PO DE OU 1-2
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T’ai-po, de Ou, et Tchong-yong 1-3 frère cadet de T’ai-po,


1-1 Sur l’expression de Maison héréditaire », cf, tome I, p. CLXXIII.

1-2C’est-à-dire T’ai-po, chef ou prince du pays de Ou. Le pays de Ou comprenait en gros la province actuelle de Kiang-sou, le sud du Ngan-hoei, le nord du Tche-kang et du Kiang-si ; cf. la carte annexée au livre du P. Tschepe, « Histoire du royaume de Ou » (Variétés sino-logiques, n° 10). — Pour ce qui est du mot po 伯 , dans l’expression T’ai-po, Fan Ning, dans son commentaire du passage du Luen yu (VIII, 1) où il est parlé du T’ai-po, dit que le mot 伯 signifie ici « aîné » ; T’ai-po était en effet l’aîné des fils de l’Auguste roi. — D’après Se-ma Tcheng, le mot po aurait pris ici le sens de « comte » ; en effet, dans le Kouo yu (section Ou yu, 6e discours), on lit cette phrase : « Or la tablette d’investiture (donnée par le Fils du Ciel aux princes de Ou) comportait une certaine dignité ; c’est pourquoi on disait le comte du Ou, et non le roi de Ou ». De cette phrase, il résulte que la dignité conférée aux princes de Ou était celle de comte et on pourrait donc regarder l’expression T’ai-po comme signifiant l’Auguste comte. — Malgré la généalogie qui rattache officiellement les fils de Ou à la maison des Tcheou, il est certain que la population du pays de Ou n’était pas de race chinoise. Une tradition ancienne apparente cette population aux Japonais ; on lit, en effet, dans l’histoire des Leang (Leang chou, chap. LIV, p. 11 r°- : « les gens de Wo (les Japonais) se disent descendants de T’ai-po » c‘est-à-dire de l’ancêtre des rois de Ou.

1-3 Dans le nom de Tchong-yong, le mot 仲signifie que ce