Aller au contenu

Page:Simon - La Peine de mort, 1869.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

avoir vu une transformation si complète et si déplorable. J’essayais quelquefois de me dire que le fanatisme politique était une excuse ; mais ma conscience parlait aussitôt, et si fort, que je rougissais d’avoir douté. Je me sentais douloureusement affecté entre la honte, l’horreur et un reste de pitié. Je m’efforçais inutilement de retourner à mes études, mon esprit était envahi par ce malheureux procès ; j’en rêvais le jour et la nuit. Quand même j’aurais pu l’oublier, j’avais près de moi un spectacle qui me le rappelait sans cesse ; c’était la famille Nayl. Je la voyais chaque jour. Ils n’avaient que moi pour les visiter, je ne dis pas, grand Dieu ! pour les consoler.

Vers six heures du soir, je me trouvais libre du travail de la journée ; j’allais aus-