Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/163

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aspirations comme à leur principe le plus naturel, le plus vrai et le plus légitime ; que vous demande-t-il ? Un sentiment d’amour, une crainte respectueuse, une fidélité et une obéissance solides et durables. Il est votre gloire et votre Dieu[1] ». Tout ce que vous entreprenez, entreprenez-le sous son invocation, car il règne partout, il domine tout et il peut tout. Tout porte l’empreinte de sa sagesse. Soit que, astronome, vous saisissiez le compas pour mesurer les cieux ; soit que, géologue, vous enfonciez la sonde dans le sein de la terre pour en connaître les gisements différents ; soit enfin que naturaliste, vous analysiez les plantes ou disséquiez les animaux ; si, ici, votre intelligence est frappée de la contexture savante dont tout est formé ; là de la prodigieuse variété d’éléments dont tout est composé ; ailleurs de l’étonnante régularité avec laquelle tout marche et fonctionne, n’oubliez pas qu’une cause suprême a présidé à l’enfantement de toutes ces merveilles. Reportez de votre raison à votre sentiment moral quelque chose de l’admiration qui vous pénètre ; devenez meilleurs en même temps que vous devenez plus instruits ; puisez dans votre science une nouvelle ardeur à plier votre volonté à celle de Dieu, et suivez ses commandements. C’est là votre devoir, parce que c’est là votre destinée, la fin pour laquelle vous avez été créés ; « votre sagesse et votre félicité tout ensemble en dépendent[2] ».

Sortons maintenant du Pentateuque pour jeter un coup d’œil dans les livres des prophètes. Nous verrons également ces derniers diriger leurs efforts vers un même point : rapprocher les hommes de Dieu. C’est là le but constant de toutes leurs exhortations. Ils n’ont pas su découvrir une plus noble fin pour l’homme, ou plutôt, c’est celle-là même que Dieu leur avait

  1. Deut., chap. IV, v. 39, chap. X. v. 11, chap. X, v. 21.
  2. Deut., chap. XIV, v. 6.