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CHAPITRE VII

L’IMMORTALITÉ DE L’AME


S’il est un point de doctrine sur lequel le Christianisme et le Mahométisme se soient exprimés d’une manière claire et nette, c’est sur l’immortalité de l’âme. En cette vérité, ils se rencontrent tous deux sans la moindre divergence ; elle est le fondement même sur lequel ils reposent l’un et l’autre, bien différents en cela du Judaïsme qui, comme système religieux, a complétement négligé cette base, et n’a fait de l’immortalité de l’âme que le couronnement de l’œuvre moralisatrice qu’il s’est proposé de réaliser et qu’il a effectivement et si heureusement réalisée. Cette différence entre les trois religions est assez importante pour que nous nous y arrêtions tout d’abord. Nous montrerons ensuite que la croyance à l’immortalité de l’âme, bien qu’elle n’ait pas été placée par Moïse à la base du Judaïsme, a cependant été professée par lui, et a toujours existé, vivace et profonde, au sein du peuple hébreu.

Qu’est-ce que le principe de l’immortalité de l’âme, principe que l’on nous permettra immédiatement de supposer avoir été admis par les Hébreux, en attendant que nous en fournissions la preuve ? Dans quel dessein l’invoque-t-on ? Dans quel but le propose-t-on à la foi des hommes ? Évidemment dans le but d’établir au fond de leurs cœurs la croyance à la vie future et d’équilibrer par là en eux le sentiment du juste et de l’injuste,