Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/21

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pour ne songer, vivant, qu’à la mort. Mais pour cela, néglige-t-il de recommander la poursuite du spiritualisme le plus pur, afin d’empêcher les aspirations humaines de se matérialiser ? Nullement. Et c’est par son principe de la spiritualité et de la parfaite unité de Dieu, qu’il arrive à mettre une borne à cette pente presque fatale. L’immatérialité du Créateur, mais une immatérialité jalouse, cela sauvera toujours le juif et l’humanité, si elle le veut avec lui, des chutes dans la corruption de tout genre. Vraiment, peut-on comprendre que des fidèles qui ont dans leur doctrine religieuse de semblables principes, puissent, de nos jours où on exalte ces mêmes principes, être montrés au doigt, et désignés à la vindicte et à la persécution de la masse ignorante, obéissant à un mot d’ordre dicté par ce que l’on appelle l’antisémitisme ?

Antisémitisme, c’est-à-dire, combattre le sémitisme ! Et pourquoi donc ? Que veulent, en Allemagne, les Röhling, les Forster et les Stoker ? Voici ce que leur répondait un de leurs compatriotes, le Dr Dittes, sollicité par eux de faire partie du comité antisémitique : « Messieurs les docteurs et théologiens du comité antisémitique ! répondez d’abord à mes questions : Qu’a été Moïse, dont le Décalogue fait encore aujourd’hui le fond de l’enseignement moral et même juridique des peuples aryens et chrétiens ? Moïse, n’était-il pas sémite ? — Qu’a été Jésus, le fondateur du Christianisme ? Ne fut-il pas sémite ? — D’où Mahomet a-t-il tiré les plus beaux préceptes de son Coran ? C’est de l’ancien Testament. »

Moïse, Jésus et Mahomet, ou les trois grandes reli-