Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/245

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nécessité d’une seconde révélation. Le dilemne se trouvait nettement posé. C’était la foi à la résurrection ou bien c’en était la négation. Si donc les premiers Hébreux y ont déjà cru, c’est de la même manière que nous y croyons aujourd’hui, et le Christianisme et le Mahométisme n’ont encore une fois rien innové, rien perfectionné, rien amélioré au sujet de ce dogme qui est essentiellement israélite. Ils n’ont fait que la répandre plus au loin.

Mais le dogme de la résurrection est-il bien d’origine biblique ? On le conteste, et on ne craint pas d’en faire remonter la source à un dogme identique qui avait cours chez les sectateurs de Zoroastre. Opposerons-nous prétention à prétention, et affirmerons-nous que ce fut, au contraire, de la doctrine israélite que cet article de foi a passé aux Babyloniens et aux Perses ? Un semblable emprunt n’aurait pas été impossible, puisque ces peuples avaient tenu les Hébreux, pendant près d’un siècle, sous la plus étroite domination. Mais nous n’irons pas aussi loin, car nous croyons que la fréquente mention que Zoroastre fait de la croyance à la résurrection atteste toute l’ancienneté de ce dogme. On n’invente pas, surtout on ne réussit pas à accréditer du jour au lendemain une croyance aussi capitale ; c’est tout au plus si l’on peut se permettre à certains moments marqués par une recrudescence de ferveur religieuse, de l’amplifier, de l’embellir, d’en broder le canevas d’un dessin un peu plus riche et plus varié qu’auparavant. Croire que les morts se relèvent du sépulcre, et qu’un sommeil qui semblait devoir être éternel va tout d’un coup se dissiper devant un réveil qui fera surgir de leurs tombeaux tous les trépassés, avouons qu’il faut pour cela témoigner d’une foi robuste, et que, si ce n’est pas la parole de Dieu qui affirme l’accomplissement d’un aussi prodigieux événement, tout un long système d’éducation