démêler le sens vrai des enseignements bibliques, se placer toujours à un point de vue exclusivement spiritualiste. Là est la clef de voûte de tout l’édifice du Judaïsme. Quoi donc de plus naturel que les erreurs où sont tombées celles des doctrines religieuses venues après lui, et qui n’ont pas su se dégager assez du paganisme matérialiste ! On ne peut servir à la fois Dieu et Mammon. Quelques soins qu’elles prissent de mitiger les idées païennes acceptées par elles, avec quelque art qu’elles en préparassent l’alliage avec l’idée juive, elles ne pouvaient réussir à en faire un tout compacte et homogène. Autant aurait-il valu entreprendre de mêler ensemble l’eau et le feu. Si pourtant un semblable alliage a pu être essayé par le Christianisme et le Mahométisme, ce n’a jamais été que sur des points de croyance qui ressortaient plutôt de l’ensemble du système biblique qu’ils ne s’y trouvaient catégoriquement énoncées, comme, par exemple, le mélange de l’antique destin avec la nouvelle Providence, l’existence d’un prince des ténèbres à côté de la liberté humaine.
La même chose aurait-elle pu avoir lieu ou seulement se tenter pour le dogme de la résurrection ? Non. Ce dogme se présente dans la Bible avec la plus excessive clarté. Point d’interprétation possible à son égard. Nul moyen de la marier à quelque élément étranger. En se rangeant à lui, Jésus et Mahomet durent le faire passer de l’ancienne loi dans la nouvelle, dans celle qu’ils prétendaient donner comme une révélation à eux particulière, avec la signification qu’il avait toujours eue. Et il n’avait jamais signifié qu’une chose : le réveil des morts. Cette parole prononcée, le dogme se trouvait affirmé. On pouvait en douter, mais alors on sortait de la Bible. Ici point de milieu, point d’à peu près du genre de ceux que Bossuet s’évertuait tant à découvrir, pour prouver la