PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE PREMIER
Deux grands esprits, Bossuet et Guizot, l’un catholique, l’autre protestant, tous deux chrétiens sincères, convaincus, ardents même, ont été amenés, dans le cours de leurs écrits, à examiner ce que le Christianisme a fait de plus et de mieux que le Judaïsme. C’est bien ainsi que la question devait se poser pour eux. Admettant l’un et l’autre que leur religion est venue achever, parfaire, consommer celle des Hébreux, il leur a bien fallu trouver au Christianisme quelque supériorité sur le Judaïsme. C’est à chercher cette supériorité qu’ils se sont tous deux appliqués, et, quoique partant du même point, quoique poursuivant le même but et travaillant sur les mêmes documents, ils sont cependant arrivés à des résultats différents, j’oserai dire opposés.