par delà ce monde écroulé sur ses bases, dans le monde futur où ils aborderont au moyen de la transfiguration[1]. Le Mahométisme n’a même pas recours à la transfiguration. Il n’éprouve aucun embarras à faire passer de la terre dans le ciel toute la partie matérielle de notre être. Il professe hardiment l’opinion que les ressuscités iront prendre possession, qui du Paradis, qui de l’Enfer, avec les corps mêmes qui leur auront été rendus[2]. Plus sage que ses deux filles, la religion juive a eu soin d’écarter du monde futur toute idée de corps, même transfiguré. Par là, il lui a été permis, tout à la fois, de laisser aux ressuscités des derniers jours la terre pour habitation, et de confondre avec l’époque de la résurrection l’époque messianique. Avoir pu ainsi éviter, d’un côté, la désespérante théorie de la fin du monde, et de l’autre, avoir pu engendrer dans les cœurs l’espérance de voir les générations passées sortir de leurs tombeaux, pour s’asseoir à ce banquet social qu’elles avaient aidé à préparer par des efforts qui s’étaient trouvés, ou mal récompensés, ou précocement éteints par la mort ou le martyre, n’est-ce pas assez pour faire aimer et augmenter universellement son dogme de la résurrection ? Ne se trouve-t-il pas, quelque chose de large et de souverainement consolant dans cette idée de sa part, de présenter un jour les bienfaits conquis par la civilisation en progrès, à ceux qui ont aidé à les amener sur la terre sans avoir pu en jouir ?
Nous en avons fini avec la partie dogmatique des trois religions filles de la Bible. Nous allons passer à leur morale tant théorique que pratique. Quand nous aurons montré encore comment le Judaïsme comprend l’obligation du devoir et les règles de conduite qui en découlent ; quand nous aurons fait voir en