Aller au contenu

Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/257

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ville, l’antique ville de Sion repeuplée d’adorateurs du vrai Dieu, et autour de laquelle le Seigneur dressera des tentes pour y abriter tous les peuples, des tentes dont l’éclat remplira le monde entier[1]. » Toutes ces images et tant d’autres semblables, sont vraiment une représentation énergique de l’accomplissement des prophéties suivant lesquelles, à la venue du Messie et après la résurrection, les nations de la terre afflueront vers la sainte montagne qui s’élèvera comme une bannière de ralliement pour elles toutes et non pas, encore une fois, pour Israël seul.

Et malgré tant d’évidence sur les suites de la résurrection, malgré surtout la phrase si explicite au sujet de Daniel qui reviendra ici-bas reprendre le cours de sa destinée, le Christianisme et le Mahométisme se sont refusés à admettre, après la résurrection, la continuation d’une existence terrestre. C’est évidemment leur triste théorie de la fin du monde qui les a amenés à cela, et nous savons maintenant comment ils sont arrivés à cette désolante théorie elle-même. A cause d’elle, il leur a fallu transporter, corps et âme, dans des béatitudes toutes célestes, les justes ressuscités, et assigner aux méchants corps et âmes encore, le séjour d’un enfer éternel. On soupçonne aisément que les deux nouvelles religions, avec leurs idées particulières sur la nature des récompenses et des châtiments dans la vie future, n’aient pas eu à faire de grands efforts pour arranger ainsi les choses, lors de la résurrection. Nous avons vu le Christianisme admettre pour le corps humain la possibilité de monter au ciel après s’être transfiguré. En conséquence de ce principe, il enseigna catégoriquement, que l’effet immédiat de la résurrection sera de transporter tous les corps ressuscités,

  1. Immortalité de l’âme, traduction Isidore Cahen, p. 108.