Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/270

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de Dieu dans l’éducation du peuple ? Et pour effleurer seulement ce point, comment, par exemple, ceux qui sont chargés d’instruire les masses et d’en amener l’amélioration successive, atteindront-ils leur but, si eux-mêmes, malgré leur incontestable talent, s’abandonnent à une vie immorale et licencieuse ? Quelle que soit la position que l’on occupe, dès que l’on a pour mission d’instruire le public, il faut toujours faire en sorte que le public soit édifié en même temps qu’éclairé. Un enseignement quelconque d’où l’idée de Dieu est absente, est vain et de nul effet. Toute science doit ramener à Dieu, par la simple raison que toute science procède de Dieu, et nous n’étonnerons personne en répétant après bien des esprits distingués, qu’une société d’athées ne saurait durer. Ni l’éducation, ni l’instruction ne pourraient s’y distribuer. Les savants n’y seraient pas plus dans le cas de communiquer leur savoir aux ignorants, que les ignorants ne seraient dans le cas de le recevoir des savants. Les uns et les autres étant privés de tout sentiment pour Dieu, toutes les connaissances seraient bien vite employées à satisfaire les tendances purement matérielles et sensuelles de notre nature et l’on sait avec quelle facilité, cette porte une fois ouverte, les vices entrent par milliers. C’est dans ce sens que le Talmud explique le verset bien connu du livre des Proverbes : « La crainte de Dieu est le principe de toute science. » Il dit : « L’homme instruit qui ne craint pas Dieu, ressemble à quelqu’un que l’on a chargé de distribuer des bienfaits sans lui confier la clé du trésor qui les contient. De quelle utilité est-il pour le monde ?… quel même sera son avenir ? Car sachons que lorsque l’homme comparaît devant Dieu on lui demande : « As-tu laissé brûler dans ton cœur une foi ardente ? As-tu perfectionné ton intelligence ? As-tu marché dans les voies de la sagesse ? Et cependant si la crainte de