Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/299

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rompre avec elles. Ce qui le prouve, c’est la multiplicité des cérémonies du culte qu’il s’est mis à prescrire immédiatement. Il semble n’en avoir tant accumulé le nombre que, parce qu’il voulait doter Israël d’un culte aussi riche et aussi varié que l’était celui des peuples d’alors, mais qui, en même temps, s’en distinguât par des pratiques portant le cachet des enseignements bibliques sur le Dieu un. On ne s’attend certes pas à ce que nous fassions ici l’énumération de toutes les lois regardant les cérémonies du culte israélite. Nous parlerons seulement de quelques-unes d’entre elles, des principales, et nous terminerons par une considération générale sur la prière, le tout à l’effet de montrer que le Judaïsme a eu de bonne heure, sur l’importance du culte public, des idées qui ont pu être copiées ou imitées, mais non dépassées.

Un mot, auparavant sur la simplicité du culte public. Nous avouons que le Judaïsme n’en faisait point une obligation, et qu’il n’était nullement ennemi des pompes religieuses qui, on le sait d’ailleurs, avaient revêtu un éclat fort brillant sous le règne de Salomon. Entendons-nous pourtant sur la portée de notre aveu. En le faisant, nous ne voulons affirmer qu’une chose, c’est que la grandeur et l’élévation dans le dogme n’exigent pas absolument la simplicité dans le culte. La raison en est facile à saisir. Quel est le premier et le dernier but du culte ? De grouper les fidèles autour de l’autel, de les appeler dans la maison de prière, de les y retenir. Il y en a parmi eux qu’une paresse naturelle empêche de se mettre souvent en présence de Dieu ; d’autres n’ont pas la force de demeurer le temps convenable devant lui, si rien d’extérieur ne les attache en parlant à leurs yeux plutôt qu’à leur cœur. Or, s’il en est ainsi, les magnifiques pompes dont les cérémonies religieuses du culte des Juifs étaient autrefois entourées, ne sauraient plus rien prouver