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CHAPITRE XI

DEVOIRS DE L’HOMME ENVERS LUI-MÊME


Un mot d’abord sur la classification des devoirs adoptée et suivie dans ce livre. Il nous a paru juste de commencer par les devoirs envers Dieu, parce que l’homme, avant de se considérer comme individu ou comme partie du genre humain, doit songer et songe naturellement qu’il est une créature de Dieu. Cette pensée, en le reportant vers son origine, lui découvre sa fin, ainsi que le rôle qui lui est réservé par suite des belles facultés dont il a été doué. Rien aussi n’est plus capable de lui faire comprendre sa supériorité sur les autres êtres, que le sentiment de reconnaissance qu’il se sait tenu de vouer à son créateur, que l’attachement et l’amour qu’il ne peut légitimement lui refuser sans forfaire à sa conscience.

Cependant ni la vue, ni l’examen de son corps ne sauraient le confirmer dans cette conviction de supériorité sur le reste des êtres créés. Là ne réside ni n’éclate le témoignage de son excellence native ; là rien ne l’élève au-dessus de l’animal ; il se trouve la même organisation physique, presque les mêmes instincts et les mêmes appétits que lui. Il lui faut donc faire un pas de plus pour découvrir ce qui, en définitive, constitue sa nature noble et élevée. Et voici que soudain une lumière se fait ! Sous cette enveloppe matérielle que l’on appelle le corps, se révèle quelque chose qui brille d’un éclat plus vif que le