Grecs ni de Romains, j’entends de ceux d’autrefois, qui puissent frayer avec l’homme de l’époque moderne. Aujourd’hui, il n’est plus question de revenir aux lois de Solon, moins encore aux utopies de Platon ; de son côté, le vieux Droit romain est de beaucoup dépassé par des applications qui ne pouvaient être faites par lui, puisqu’elles sont le résultat de relations nouvelles qui se sont établies de peuple à peuple, de gouvernants à gouvernés, de citoyen à citoyen. La Bible, au contraire, sanctionne les nouveaux droits ; avec ses larges principes, elle pourrait, si on le lui demandait, en faire l’application, car elle répond et répondra toujours aux successives aspirations du genre humain s’élevant et s’épurant sous l’action continue du progrès. Lors de la révolution de 1789, elle a pu applaudir des deux mains à la proclamation de l’égalité devant la loi de tous les sujets d’un État, quel que fût leur culte ou leur position sociale. Depuis, elle a pu, de son propre mouvement, aider à l’enfantement douloureux de la liberté dans tous les pays où l’on s’est mis d’accord pour la faire naître. Désormais, elle sera prête à saluer, de quelque côté qu’elle apparaisse, l’aurore de la paix universelle qui invitera tous les hommes à vivre entre eux en amis et en frères.
Oui, la Bible peut faire tout cela à l’exclusion des plus vieilles législations connues, parce que, seule, elle ne se borne pas à revendiquer pour la Société des lois de justice, mais qu’elle demande aussi pour elle des lois d’amour. Il faut voir, en effet, comme elle a recours à toutes sortes de recommandations pour faire comprendre que la charité, jointe à la reconnaissance du droit et de la liberté chez le prochain, doit être l’inspiratrice des actes et des sentiments privés et publics. Tenons-nous-en, pour le moment, à la plus importante de ces recommandations. Elle est conçue en ces termes bien connus : « Tu aimeras ton