Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/398

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quant à la manière dont devait se faire l’éducation des enfants, il serait également difficile de trouver la doctrine israélite en défaut. Nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons déjà dit plus haut relativement à l’importance que les rabbins attachent à la propagation de l’instruction. Qu’il nous suffise de rappeler qu’ils ont célébré sur tous les tons les mérites de Hillel et de Schammaï, deux célèbres docteurs de la Synagogue qui s’étaient occupés activement de l’organisation d’écoles élémentaires pour la jeunesse. Ils n’ont pas tressé de moins belles couronnes à un certain Josué ben Gamala, dont ils ont immortalisé le nom, parce qu’il était le fondateur de semblables institutions dans toute l’étendue de la Palestine. Qui aussi ne se souvient de leur dicton favori : « Qu’il est défendu de déranger un enfant de ses études, lors même que ce serait pour aider à la reconstruction du Temple de Jérusalem[1] » ?

En général, c’est justice de laisser au Judaïsme sinon le privilège, du moins la gloire d’avoir su priser la valeur de l’instruction. Déjà une parole biblique l’y avait rendu attentif : « Tu méditeras ce livre de la Loi jour et nuit. » Cette recommandation était devenue un devoir positif pour tout Israélite. Il fallut donc qu’on s’occupât de rendre la Bible familière à tout Israélite, de lui en donner la clef en lui apprenant à la lire et à la comprendre. Puis vint l’étude même des devoirs que les parents ont à remplir envers les enfants. En s’occupant de ces devoirs, en se mêlant de les analyser, de les décrire, les rabbins ne tardèrent pas à s’apercevoir de l’immense responsabilité qui pèse sur les chefs de famille, au point de vue de l’avenir qu’ils ont à préparer à ceux auxquels ils ont donné l’existence. C’est

  1. Talmud, traité Schabbath, p. 119.