la traiter en esclave, à maintenir et à respecter ses droits, à l’élever à sa hauteur et non à la considérer comme une servante pour abuser de la faiblesse inhérente à son sexe. Ce n’est pas seulement la haine que le Judaïsme veut bannir du mariage ; contre celle-là, il a une foudroyante apostrophe : « C’est un meurtrier celui qui hait sa femme[1] » ; mais c’est un culte de respect et d’amour qu’il veut y établir, quelque chose de plus encore il demande que l’estime réciproque, que la douceur et toutes sortes de délicates attentions président aux relations entre époux et épouses. « Honorez vos femmes, dit-il, car elles sont pour vous une vraie source de bénédictions[2] ». Ailleurs : « Aimez-les comme vous vous aimez vous-mêmes, et honorez-les plus que vous ne faites de vous-mêmes, car elles établissent la paix dans vos demeures[3]. »
Et cette recommandation : « Que le mari prenne garde d’affliger sa femme, car son cœur est sensible à la plus légère indifférence, et ses yeux versent facilement des larmes de douleur[4].
Et cette autre non moins concluante ! « En faisant une observation à vos épouses, en les rappelant à leurs devoirs, faites-le toujours avec calme, modération et douceur ; ménagez leur excessive susceptibilité ; adressez-vous à leur sentiment ; c’est un sûr moyen de les ramener[5]. »
Et cette dernière enfin qui ne laisse pas de frapper ! « Si ta femme est naine, abaisse-toi vers elle. »
Avec de semblables préceptes et qui, on ne l’ignore pas, étaient généralement suivis, à quel degré de sanctification ne dût pas s’élever en peu de temps la famille juive ?