doute que l’éducation du premier ne demande, sous certains rapports, des soins, des attentions et des développements particuliers. Mais est-ce par préférence et pour marquer une inégalité entre les enfants qu’on lui doit cela ? Non, sans doute ; c’est uniquement parce qu’il a une plus sévère et plus difficile mission à remplir. A chacun des enfants ce qui lui convient, voilà la règle posée par le Talmud. De son temps les filles n’apportaient point de dot à leur époux ; c’était le mari qui fournissait le douaire constituant l’avoir de la femme. Les parents avaient alors peu de difficultés pour les marier ; elles se mariaient toutes, et on sollicitait plus qu’on ne fait à notre époque l’honneur d’être agréé par elles. Voilà pourquoi, dans le Talmud[1], on fait plutôt au père une obligation de chercher à marier son fils que sa fille.
Dans ce temps encore, on ne connaissait point l’ouvrière telle qu’elle existe aujourd’hui, avec les mille peines qu’elle a de gagner sa vie, et les nombreux dangers qui l’entourent et la menacent dans l’existence toute moderne qui lui est faite à l’atelier. C’est pourquoi le Talmud[2] ne parle pas non plus de l’obligation pour le père de lui faire apprendre un métier comme il le lui prescrit à l’égard du fils.
Mais serait-il vrai, comme on l’a si souvent prétendu, que le Talmud se prononce contre l’opportunité d’instruire la jeune fille, et qu’il fasse même un crime de leur science religieuse à celles d’entre les femmes qui étudient la Loi divine ? Pour se convaincre du contraire, on n’a qu’à considérer avec quel orgueil les docteurs juifs se sont plus à rapporter les savantes questions adressées par la célèbre Jaltha à Rabbi Nachman son mari[3], ainsi que les remarques frappées au coin d’une