par un aimable sourire, encourage son époux à gagner des couronnes, à remporter la victoire dans les luttes de la vie[1]. » Avec de semblables vues sur le rôle de la femme, on sent qu’il n’était pas de trop de la laisser se parer l’esprit des mêmes grâces que Dieu, d’une main libérale, s’est plu à répandre sur toute sa personne.
Représentez-vous maintenant l’enfant ayant reçu par les soins de son père cette mâle éducation qui trempe si supérieurement le caractère, et par les soins de sa mère cette autre éducation non moins fortifiante, mais qui tranche plutôt sur un fond de bonté et de douceur que sur un fond de sévérité ; ajoutez à cette double éducation l’instruction que le Judaïsme veut qu’il acquière ; puis laissez-le sortir de la famille pour entrer dans la société. Comment s’y posera-t-il ? Que sera-t-il, que fera-t-il pour sa patrie, pour ses concitoyens, pour ceux qui vivent constamment avec lui sous la protection des mêmes lois, ou qui ne viennent que momentanément s’abriter sous le toit de l’édifice social dont il aime lui-même à se couvrir ? Car, dans le pays où l’on est né, où l’on a été élevé, où l’on aime de respirer, de vivre, il n’y a pas seulement que des frères qui aient avec vous une communauté de croyances religieuses et politiques ; il s’y trouve aussi des contradicteurs, des adversaires, des dissidents ; on y rencontre même des ennemis ou cachés ou déclarés, et jusqu’à des étrangers qui ont conservé leur affection à d’autres contrées et ne font que traverser votre terre natale dont ils prennent en
- ↑ Voir Midrasch, sur Exode, chap. XXVIII, et Talmud, traité Berachoth, p. 17.