et contre leur empressement si coupable d’interpréter malicieusement les meilleures intentions. Une fois qu’il aura conçu un louable projet, il y saura persister, malgré les obstacles qui en pourraient retarder l’exécution, et il attendra patiemment que le soleil de la justice puisse luire dans tout son éclat.
Et toutes ces qualités, la doctrine juive veut qu’elles dominent chez l’enfant au moment où entre dans la vie active du monde et où il cherche à conquérir une place dans la société. Elle veut d’abord qu’il soit dévoué aux intérêts de sa patrie. Elle n’a pas besoin de lui recommander de l’amour pour elle : pourquoi n’aimerait-il pas sa patrie, puisqu’il aimait ses parents ? Ces êtres qu’il chérissait tant et que la mort a maintenant ravis à son affection, ne se trouvent-ils pas là, reposant sous ce sol qu’il foule de ses pieds ? N’y a-t-il pas ici un champ que son père prenait un si noble plaisir à cultiver ? Ne voit-il pas là l’appartement que sa pieuse mère embellissait de sa présence ? Tout ce qui est autour de lui ne lui rappelle-t-il pas de chers souvenirs ? Tout près est un monticule sur lequel il avait l’habitude de s’asseoir avec ses bons parents quand il recevait leurs conseils ; un peu plus loin se montre un sentier où il se promenait avec eux ; puis la maison paternelle avec ce qu’elle lui rappelle de son enfance écoulée, de ses premières émotions, de ses candides aspirations dans un âge plus tendre. Et s’il ne peut pas se détacher du foyer domestique, se détacherait-il plus aisément de la patrie, ce grand foyer où se sont réchauffés ceux-là mêmes à qui il doit tout ce qu’il est, qui lui ont donné avec l’existence les moyens de la rendre heureuse et agréable. Cette loi tutélaire qui a protégé les auteurs de ses jours, ce bras qui s’est levé pour eux quand on les attaquait dans leur honneur ou dans leur repos, cette main qui d’un côté s’est étendue sur leurs têtes pour les préserver d’iniques persécutions, et de l’autre s’est offerte