Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/419

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et honnêtes ; probité dans les transactions ; calme et prudence dans les paroles ; affabilité et aménité dans les rapports avec le prochain, tout en découle comme d’une source intarissable ; c’est là un fait que personne n’ignore. Dans plus d’une page de ce livre, nous nous sommes appliqués à faire ressortir l’extrême importance de l’instruction. Qu’on nous permette seulement de citer de nouveau les paroles suivantes, par lesquelles la doctrine juive a élevé à la hauteur d’un devoir pour la patrie ou pour ses représentants directs, la nécessité de distribuer un enseignement régulier au peuple : « Que tous les sept ans, prêtres et lévites lisent publiquement la Loi en présence de tout Israël, afin qu’il puisse l’écouter, la comprendre, l’apprendre et s’habituer à la pratiquer[1]. » C’était là une obligation indispensable dont chacun était en droit de réclamer l’accomplissement dans le cas où le chef de l’État eût négligé de s’y conformer.

Devoir pour la patrie, la propagation de l’instruction ne s’impose pas avec une moindre rigueur à chaque citoyen en particulier. Ici encore le Judaïsme est explicite : « Ce que l’homme apprend, qu’il l’enseigne aux autres, car n’est-il pas écrit : Vous leur ferez partager vos connaissances ? Ainsi avait fait Ezra. Il s’appliqua d’abord à comprendre la Loi ; puis, il enseigna à Israël le commandement et le droit[2]. » En défendant ma patrie, est-ce que je ne défends pas en même temps chacun de mes concitoyens ? Et comme je contribue à son bien-étre, il doit, lui aussi, faire en sorte de contribuer au mien. J’ai pour moi la force du corps ; je porte les armes contre l’ennemi je cultive la terre ; je suis prolétaire ; je travaille à ma façon et je contribue, dans la mesure de mes facultés, à la

  1. Deut., ch. XXXI, v. 12 et 13.
  2. Aboth de Rabbi Nathan, ch. XIII.