Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quoi de plus pur que de tels principes ! Y en a-t-il de plus propres à fortifier chez l’homme le sens moral, à lui inspirer de la résignation et de la dignité dans le malheur, de la modestie et un sentiment de gratitude au sein de la prospérité, puisqu’ils enseignent que tout ce qui nous arrive, richesse ou pauvreté, santé ou maladie, biens du corps ou biens de l’esprit, nous est départi par un Être en qui il n’existe point d’injustice, et dont l’amour pour le monde est sans bornes comme sans défaillance ?

A son tour Mahomet ne mérite pas moins d’être applaudi. Le Dieu qu’il annonce est également d’une bonté, d’une justice, d’une sainteté parfaites. L’auteur du Coran n’est ni moins éloquent, ni moins explicite que le fondateur du Christianisme, en parlant de cet amour à la fois si tendre et si expansif que le Créateur nourrit pour ses créatures. Lisez les chapitres où il décrit les soins que Dieu prend du monde, la régularité avec laquelle il y fait luire son soleil pour en éclairer les habitants et en réchauffer le sol, la mesure avec laquelle il fait tomber l’eau des nuages ! Voyez encore comme il représente le Créateur déployant la terre sous les pas des mortels, des idolâtres mêmes, versant la pluie bienfaisante qui fait éclore les plantes des jardins et croître les moissons des plaines ; lisez ces pages et comme tantôt, en lisant les Évangiles, vous y trouverez l’expression du plus profond sentiment de la bonté de Dieu. « C’est lui, ajoute Mahomet, qui a fait grandir tous ces palmiers élevés, dont les dattes retombent en grappes suspendues ; c’est lui qui a créé les animaux pour que les hommes se nourrissent de leur lait, et qu’ils puissent se faire porter par eux comme fait le vaisseau de celui qui voyage sur les mers. Et malgré tant de bienfaits qui leur sont distribués chaque jour, les hommes traitent encore la vérité de mensonge, et s’agenouil-