lent devant des statues incapables de volonté, de mouvement et de réflexion[1]. » « Pourquoi, dit ailleurs Mahomet, pourquoi désespéreriez-vous de la bonté divine ? Dieu vous a tirés du néant et vous a fait passer sous des formes différentes. Ne voyez-vous pas comme il a créé les sept cieux qui l’enveloppent dans leur vaste enceinte ? Il a suspendu au firmament la lune pour réfléchir la lumière et le soleil pour la communiquer. Et ce qu’il exige de vous en retour de tant de bontés. ne dépasse pas vos forces ; ce qu’il vous demande, c’est de racheter les captifs, de nourrir, pendant la famine, l’orphelin qui vous est lié par le sang, ou le pauvre couché sur la dure ; ressentez pour eux de la commisération ; soyez bienfaisants au nom du Dieu clément et miséricordieux[2]. »
Et cette dernière formule « au nom du Dieu clément et miséricordieux », le prophète de l’Islamisme la répète en tête de chacun de ses discours, comme s’il eût voulu faire de la bonté divine la pierre fondamentale, le Credo de sa religion.
Cependant, tout en exaltant la bonté de Dieu et en se plaçant constamment sous son invocation, Mahomet fait encore une large part à la justice divine. Dans son opinion aussi, Dieu ne saurait laisser passer une infraction à l’ordre établi sans la châtier. Il est un Dieu juste qui est le témoin de nos actions ; craignons donc de commettre une injustice ; lui, non plus, n’en commet jamais, et aucun bienfait ne saurait rester sans récompense[3]. »
Enfin, de même que Jésus, Mahomet prêche la sainteté de Dieu, c’est-à-dire sa perfection empreinte sur toutes ses œuvres et se manifestant dans toutes ses actions : « Tu ne trouveras aucune imperfection dans la création du miséricordieux[4]. »