infernale. À votre santé. Messieurs, à votre santé… Comment ne pas croire après cela aux sortilèges, aux enchantements et à toute la boutique ?… Voilà des faits, que diable ! voilà des faits !… Oh ! maintenant, je n’hésite plus à le reconnaître, vous êtes bien sorcier, Monsieur Marcel, — un excellent sorcier, par exemple, — et, comme vous le disiez en l’invoquant, commandé par vous, le démon est un bon diable.
— Merci pour lui, Monsieur Ambroise, — répliqua Marcel en souriant. — Le compliment ne peut manquer de le flatter ; mais, croyez-moi, il lui serait bien autrement agréable si vous daigniez le lui faire à lui-même.
— Comment ! je pourrais lui parler ? interrogea Ambroise que l’ivresse commençait à envahir.
— Le voir même si cela pouvait vous plaire.
— Ah bah !… Et quand donc ?… ce soir ?…
— Tout de suite.
— Et où faudrait-il aller pour cela ?
— Il faudrait tout simplement rester à votre place.
— Et ma femme et Monsieur resteraient-ils aussi ?
— Si vous n’y voyiez aucun inconvénient.
— En vérité, c’est bien tentant, mais…
— Mais, vous avez peur, n’est-ce pas ? acheva ironiquement Andronic.
— Oh ! ma fi ! non. Mais si néanmoins il y avait quelque péril ?…
— Est-ce que je voudrais vous y exposer, demanda Marcel d’un ton qui devait exclure toute défiance ?
— Eh bien !… commença Ambroise, en se versant une nouvelle rasade qu’il avala d’un trait pour achever de se raffermir. Eh bien ! allez-y, Monsieur Marcel.
Et regardant tour-à-tour les convives, il termina ainsi sa pensée :
— Après tout nous sommes en force ici.
— Évidemment ! fit Marcel. Mais auparavant une explication.
— Laquelle ? interrogea Ambroise, que l’hésitation commençait à reprendre.