Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/18

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les bienfaits de la liberté, des vertus et des lumières, il doit aussi, par l’économie politique, soigner pour tous, les avantages de la fortune nationale ; il doit chercher l’ordre qui assurera au pauvre comme au riche une participation à l’aisance, aux douceurs, au repos de la vie ; l’ordre qui ne laissera dans la nation personne en souffrance, personne dans l’inquiétude sur son lendemain, personne dans l’impossibilité de se procurer par son travail la nourriture, le vêtement, le logement, qui sont nécessaires à lui et à sa famille, pour que la vie soit une jouissance et non un fardeau. L’accumulation des richesses dans l’état n’est point, d’une manière abstraite, le but du gouvernement, mais bien la participation de tous les citoyens aux jouissances de la vie physique, que la richesse représente. Le dépositaire du pouvoir de la société est appelé à seconder l’œuvre de la Providence, à augmenter la masse du bonheur sur la terre, et à n’encourager la multiplication des hommes qui vivent sous ses lois qu’autant qu’il peut multiplier pour eux les chances de félicité.

Ce n’est point en effet d’une manière absolue que la richesse et la population sont les signes de la prospérité des états ; c’est seulement dans leurs rapports l’une avec l’autre. La ri