mation et celle de leurs prédécesseurs. Peut-on considérer un tel bénéfice comme avantageux à la nation ?
Cependant, le fermier en fera bientôt un second de même nature ; il congédiera ses journaliers, il mettra en culture leur village, et il comptera, pour accomplir son ouvrage, sur des ouvriers appelés de loin, dans la saison des travaux ruraux.
Après avoir mieux vendu ses denrées, et moins payé ses travailleurs, le fermier de mille arpents sera certainement en état de payer une plus grosse ferme au propriétaire, que les cinquante petits fermiers qu'il aura déplacés. Il commencera par le faire, il rasera les humbles cabanes qui sont devenues inutiles à son exploitation, il fera passer la charrue dans le jardin, dans le verger d'où chaque petit ménage tirait ses jouissances ; il arrachera les clôtures qui n'ont plus de but, et soumettra ses mille arpents à une rotation uniforme de récoltes. Mais alors, le propriétaire aurait beau vouloir revenir à la petite culture, il n'en aura plus les moyens. Il lui faudrait une avance nouvelle et considérable de capitaux pour tout remettre dans l'état primitif. La grande ferme ne convient plus qu'à de grands fermiers. Personne ne peut y songer s'il n'a un capital suf-