avec quatre fermiers, ou celle de Tivoli avec dix, la condition des consommateurs y sera d'autant moins mauvaise qu'ils auront plus de pourvoyeurs ; et plus les fermes seront petites, moins les fermiers pourront exiger un prix de monopole.
Vis-à-vis des journaliers, les fermiers exercent un monopole tout semblable. Les habitants de Népi ou de Ronciglione, lorsqu'ils offrent leur travail contre un salaire, n'ont à traiter qu'avec un seul homme, qui est maître absolu de les réduire au plus bas terme possible. Ceux de Vellétri peuvent espérer une concurrence un peu plus grande entre quatre voisins, ceux de Tivoli une concurrence un peu plus grande encore entre dix ; il s'en faut bien cependant qu'ils se sentent assurés que leur ouvrage sera payé à son prix.
D'ailleurs, le gros fermier fait une économie immédiate par l'état de misère auquel il a réduit les familles de laboureurs. Mille arpents étaient cultivés dans le système des petites fermes, par cinquante familles vivant dans une honnête aisance ; un gros fermier, pour faire du même terrain une seule ferme, leur substituera d'abord cinquante familles de journaliers, qui vivront dans la pauvreté ; il gagnera par conséquent toute la différence entre leur consom-