maient un soldat, où la vigne, l'olivier, le figuier s'entremêlaient aux champs, et permettaient de renouveler trois et quatre fois les récoltes par année, à peu près comme dans l'État de Lucques, qui n'est pas plus favorisé par la nature ; ce territoire a vu disparaître peu à peu les maisons isolées, îles villages, la population toute entière, les clôtures, les vignes, les oliviers et tous les produits qui demandaient l'attention continuelle, le labeur et surtout l'affection de l'homme. De vastes champs sont venus ensuite, et les mercanti di tenute ont trouvé plus économique d'en faire faire les semailles et les moissons par des bandes d'ouvriers qui descendent chaque année des montagnes de la Sabine ; ceux-ci, accoutumés à vivre d'un morceau de pain, dorment en plein air sous la rosée, périssent par centaines de la fièvre maremmane dans chaque campagne, faute de soins, et se contentent cependant, pour courir ces dangers, du plus misérable salaire. Une population indigène dans la campagne de Rome leur serait inutile, et elle a complètement disparu. Quelques villes demeurent encore debout au milieu des vastes champs qui appartiennent à un seul maître ; mais Népi et Ronciglione voient rapidement périr des habitants qu'on a
Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/242
Apparence