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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/301

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rale, c'est le bonheur de tous dont la richesse n'est que le signe.

Aussi longtemps que la richesse commerciale ne s'accroît que proportionnellement aux besoins qui déterminent sa formation, elle répand le bien-être sur tous ceux qui contribuent à la faire naître ; elle ne cause, au contraire, que misère et que ruine, du moins pour toutes les classes inférieures de la population, dès que sa formation devance le besoin. L'agriculteur, le propriétaire, qui ont besoin d'habits, paieront sans regrets à celui qui les leur procurera, une partie des produits de leurs champs amplement suffisante à le faire vivre ; car ils trouveront, par comparaison, que cette partie est bien moins considérable que celle qu'ils auraient besoin de consommer pour faire l'ouvrage eux-mêmes. Mais si le drapier et le tailleur ont fait plus d'habits que le propriétaire ou l'agriculteur n'en peuvent ou n’en veulent consommer ; si plusieurs drapiers, plusieurs tailleurs se disputent un acheteur, et offrent leur marchandise au rabais, ils n'obtiendront plus pour vivre qu'une part insuffisante, et l'abondance de la richesse commerciale causera la pauvreté des commerçants.

Une nation est vraiment prospérante, dans sa partie commerciale, comme dans sa partie