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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/346

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consommateurs, qui comprennent cependant tous les habitants du pays.

Aussi, ce que nous avons vu au commencement de ce chapitre, que le marché intérieur ne peut s'étendre que par la prospérité nationale, et l'augmentation du revenu national, redevient vrai marché de l'univers pour toute nation, qui destine ses produits aux étrangers, et qui se propose le commerce du monde ; l'augmentation du débit universel ne peut résulter que de la prospérité universelle. Ce n'est qu'autant que les hommes acquerront de nouveaux revenus, qu'ils pourront satisfaire à de nouveaux besoins, et acheter ce que nous pourrons leur vendre.

Le marché du fabricant peut donc s'étendre, et c’est le vœu le plus noble de l'homme d'État, par le progrès de la civilisation, de l'aisance, de la sûreté et du bonheur chez les nations barbares. L'Europe est arrivée au point d'avoir dans toutes ses parties une industrie et une fabrication supérieures à ses besoins ; mais si une fausse politique ne lui faisait pas arrêter sans cesse chez ses voisins les progrès de la civilisation ; si l'Égypte avait été laissée aux mains d'un peuple qui eût besoin des arts de l'Europe ; si la Grèce et l'Asie mineure étaient tirées de l'oppression sous laquelle elles gémissent ; si les