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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/347

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victoires remportées sur les Barbaresques, avaient été mises à profit, en rendant les côtes d'Afrique à la vie sociale ; si l'Espagne n'avait pas été soumise à un despotisme qui en détruit et en ruine la population ; si les indépendants de l'Amérique espagnole étaient protégés, de manière à les faire jouir des avantages auxquels la nature les appelle ; si les Indiens sujets de l'Europe, étaient amalgamés avec les Européens ; si les Francs étaient encouragés à s'établir parmi eux, au lieu d'en être repoussés, la consommation dans ces diverses contrées s'augmenterait assez rapidement pour employer tout ce travail surabondant, dont l'Europe ne sait aujourd'hui que faire, et pour mettre un terme à cette détresse dans laquelle les pauvres sont plongés.

Que l’on parcoure les rapports du commerce, les journaux, les récits des voyageurs, partout on verra des preuves de cette surabondance de production, qui dépasse la consommation ; de cette fabrication qui se proportionne non point à la demande mais aux capitaux qu'on veut employer ; de cette activité des marchands qui les porte à se jeter en foule dans chaque nouveau débouché, et qui les expose tour à tour à des pertes ruineuses, dans chaque commerce dont ils attendaient des profits. Nous avons vu les