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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/354

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fisante pour qu'il ait quelque superflu ; le salaire n'est à bas prix que nominalement. Au superflu seul est attaché le sentiment de l'aisance ; ce n'est que par lui que la vie a du prix, et que le travail est mêlé de plaisir. Lorsque l’ouvrier obtient par son travail, du superflu, la nation doit désirer l'existence de cet ouvrier ; car la vie sera un bonheur pour lui, par quelque bas prix que la valeur de sa journée soit représentée en argent.

Mais lorsque les denrées sont chères en même temps que la main-d'œuvre est à bas prix, lorsque par conséquent les ouvriers, forcés par la concurrence, se contentent du nécessaire ou de moins que le nécessaire pour vivre ; lorsqu'ils retranchent sur toutes leurs jouissances et toutes leurs heures de repos ; que leur existence est un combat continuel contre la misère ; les prix sont réellement bas, et leur ténuité est une calamité nationale. De tels ouvriers créent bien aussi une portion de richesse échangeable, ils emploient bien le capital national, et ils donnent au fabricant des bénéfices: mais cet accroissement de richesses est acheté trop cher aux dépens de l'humanité. On a reconnu dès longtemps, que la trop grande division du terrain, amenait dans la population agricole, un état de misère universelle, dans lequel