l'ouvrier, par le plus grand travail, n'obtenait pas un salaire suffisant pour vivre ; et quoique de l'activité à laquelle il est forcé, il résultàt une augmentation de produit brut, on a reconnu que cette richesse insuffisante pour ceux qu'elle devait nourrir, était une calamité nationale. La même chose est vraie de la même manière pour les ouvriers des manufactures. La nation s'appauvrit au lieu de s'enrichir, lorsque son revenu augmente comme un, et sa population comme deux.
Lorsque les salaires ne sont bas que nominalement ; que la journée d'un homme, par exemple, ne se payera que dix sous par jour, mais que ; pour ces dix sous, il aura autant de denrées ou d'objets de première nécessité qu’il en aurait pour vingt sous ailleurs, la prospérité nationale non-seulement permet, mais requiert l'établissement de nouvelles manufactures. Ce bas prix des denrées, qui a causé celui du salaire, indique un état de souffrance de l'agriculteur. Il ne trouve pas apparemment un marché suffisant pour ses denrées ; les consommateurs sont trop éloignés et les frais de transport trop considérables. Établir une manufacture près de lui, c'est faire pour lui mieux encore que si on ouvrait un canal de lui jusqu'au marché, c'est rapprocher le marché de lui. Les