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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/358

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étreintes du besoin ? Et tandis que ces infortunés disputent un gage duquel dépend leur vie et celle de leurs enfants, et que dans leur désespoir ils respectent encore une organisation qui les écrase, des soldats et des archers les veillent ; ils attendent impatiemment le premier désordre pour les livrer aux tribunaux et les punir sévèrement ; qui sait même si quelques traîtres ne se mêlent pas parmi eux pour les exciter au crime qu'on est si impatient de châtier ?

Les nations s'enrichissent quand elles augmentent leur revenu, mais non pas quand le revenu de l'une de leurs classes est usurpé par l'autre : elles s'enrichissent quand elles vendent une plus grande quantité de leurs produits au même prix, parce qu'alors, produisant davantage, le revenu du pauvre s'accroît aussi bien que celui du riche ; mais non pas quand le riche ne gagne que ce que le pauvre perd, quand le profit du commerce n'est autre chose que la diminution du salaire. Lors même que la diminution du prix de la main-d'œuvre permettrait de donner plus d'étendue au commerce national, la production nouvelle qu'elle exciterait serait payée trop chèrement, si elle faisait naître une classe malheureuse et souffrante. Il ne faut point oublier que la richesse n'est que