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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/370

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partie des revenus des capitalistes passe aussi aux négocians, pour compenser le profit qu'ils ne font pas ; mais elle n'ajoute rien à leurs revenus, et il y a perte nationale.

D'après cela, l’on comprend que les efforts de plusieurs législateurs pour réduire le taux de l'intérêt, pour le fixer, ou pour le supprimer tout-à-fait, étaient déraisonnables. Les tentatives de suppression et de proscription de tout intérêt, sous le nom d'usure, ont été en général, la conséquence des préjugés religieux, et de la manie d'appliquer la législation des Hébreux à l'Europe moderne. Elles n’ont jamais eu d'autre résultat que de forcer les contractants à s’envelopper d'un mystère qu'ils ont dû se faire payer, et qui a été un piège pour la bonne foi des uns ou des autres, ou de forcer les capitalistes à employer hors de leur pays des capitaux qu'ils ne pouvaient placer autour de chez eux avec la même sûreté ou le même avantage. La fixation du taux de l'intérêt est déraisonnable, car le profit que les capitaux peuvent rapporter étant variable, et dépendant des besoins de la place, le loyer qui doit être alloué pour leur emploi, doit varier avec ces besoins et ces profits. Enfin, la tentative même de réduire le taux de l'intérêt est impolitique. Cet intérêt est une partie du revenu