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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/429

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leurs propres États des consommateurs pour leurs propres ouvriers, c'est-à-dire, à se suffire à eux-mêmes et à s'isoler. Ce système de politique, qui est plus ou moins suivi aujourd'hui par tous les peuples de l'Europe, détruit tous les avantages du commerce ; il empêche chaque nation de tirer parti des prérogatives qu'elle doit à son climat, à son sol, à sa situation, au caractère propre de ses citoyens ; il arme l'homme contre l'homme, et il brise ce lien qui était destiné à adoucir les préventions nationales, et à accélérer la civilisation du globe.

Dans la marche naturelle de l'accroissement des richesses, lorsque les capitaux sont encore peu considérables, il est sans doute à désirer qu'ils se destinent plutôt à un commerce rapproché qu'à celui qui est fort éloigné ; et comme le commerce d'exportation et d'importation emploie ses fonds à remplacer alternativement les capitaux des étrangers et ceux des nationaux, un pays qui a très peu de capitaux peut désirer de les employer tout entiers au commerce intérieur ou à son propre usage ; d'autant plus que, si le marché est rapproché, le même capital répétera plusieurs fois, dans un temps donné, sa circulation, tandis qu'un autre capital, destiné à un marché éloigné, aura peine à l'accomplir une seule fois.