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Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/432

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verture d’une fabrique nouvelle, ou le perfectionnement d'une fabrique ancienne, qui lui permet d'augmenter ses produits ; mais chaque jour aussi l'on apprend que quelque marché s'est fermé au commerce libre, et qu'un peuple qui n'avait auparavant jamais songé aux manufactures, a résolu à son tour de se suffire à lui-même, et de n'être plus, selon l'expression aussi fausse que vulgaire, tributaire des étrangers. Chaque fabricant, au lieu de songer à son pays qu'il connaît, a eu en vue l'univers qu'il ne peut connaître, et l’univers se resserre toujours plus pour lui. La souffrance est universelle, chaque manufacturier a perdu une partie de ses capitaux ; partout les ouvriers sont réduits à un salaire qui suffit à peine à les faire vivre misérablement. On apprend, il est vrai, tantôt dans un canton, tantôt dans l’autre, que la fabrication se ranime, et que tous les ateliers sont occupés ; mais cette activité momentanée est plutôt l'effet de spéculations hasardées, de confiances imprudentes, et de la surabondance des capitaux, que de nouvelles demandes ; et, en considérant le monde commercial d'un seul coup d'œil, on ne peut révoquer en doute que les profits de l'industrie diminuent plus encore que ses produits n’augmentent.

Que fera-t-on lorsqu'on ne pourra plus ven-