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Page:Sjoestedt - Le Secret de la sagesse française.djvu/226

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surpeuplée, l’Angleterre super-industrialisée ; la France y aurait sa clientèle, tout comme le maraîcher qui fournit à la ville, et, avec la variété de ses produits, d’elle et de ses colonies, elle constituerait le premier jardin potager et le plus magnifique cheptel de l’Europe.

Elle créerait, cela va sans dire, à ses travailleurs, une existence plus saine que celle des usines.

Nous ne prétendons pas qu’il ne faille aussi à la France conserver une industrie, même relativement puissante, nous disons seulement qu’il est impossible d’enlever encore des bras à l’agriculture pour les jeter dans la fournaise industrielle. Les partisans de l’industrialisation à outrance objectent qu’il faut intensifier l’industrie pour, en cas de guerre, avoir sous la main des usines transformables en usines de guerre. Il faudrait donc sacrifier les conditions naturelles de la santé et de la prospérité d’une nation aux considérations uniquement politico-militaires.

On est là devant un dilemme évidemment délicat à résoudre. Je citerai ici l’opinion d’un penseur, respecté même par ses adversaires, M. Charles Maurras :

« Sans se refuser, certes, aux progrès de l’industrie, si l’on pense que pâturage, labou-