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Page:Sjoestedt - Le Secret de la sagesse française.djvu/236

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de s’en émouvoir, et la presse est remplie de cris d’alarmes.

Le Matin publiait récemment quelques calculs éloquents :


En 1865, on comptait, pour 300.000 mariages, 1 million de naissances, ce qui donnait une proportion de 3,33 par union.

Pour le même nombre de mariages en 1913, on ne comptait plus que 745.000 naissances et la proportion des berceaux tombait à 2,48 par union.

En 1919, la démobilisation, ce besoin inné qui est dans la nature de combler les vides, des idylles retardées par « la guerre, la confiance en des temps meilleurs que nous vaudrait notre victoire, tout cela dans un regain de vitalité donnait lieu à 500.000 mariages et courbait, en 1920, les mères de France sur 834.000 bercelonnettes.

Si le chiffre était d’importance, la proportion était médiocre, puisqu’elle descendait ainsi à 1,66 par union.

Hélas, avec 1921, allait décroître brutalement et le chiffre ides mariages et le chiffre des naissances, et le rapport des naissances aux unions.

La statistique, science inexorable, Cassandre dont on ne saurait négliger les avis sans que le pays en meure, nous dit qu’en 1924, en tenant compte de la natalité décroissante depuis 1900 et ides pertes immenses de la plus affreuse des guerres, même si l’on admet comme stationnaire la proportion de 1,66, la France ne comptera plus, pour 275.000 mariages au maximum, que 456.000 naissances.

C’est donc, avec une mortalité normale, de 200.000 habitants que la France se dépeuplera chaque année.

Si 1924 apparaît redoutable pour le sort de notre pays, 1940 s’annonce catastrophique. Les 450.000 naissances que nous avons eu en moyenne pendant la guerre, ne nous donnent plus, suivant des chiffres consciencieusement déduits, que 160.000 mariages et