Page:Smith - Le commerce du coton dans l'Inde, trad Émion, 1863.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Quand il vient du gros temps, l'embarcation indigène prend la mer au plus vite, et pendant la mousson le travail est naturellement arrêté. Le gouvernement de Bombay s'occupe sérieusement de faire passer le commerce de Comptah à un meilleur port situé à 40 milles (64 kilom.) au nord de cet endroit, appelé Sedashewgur, et l'on fait en ce moment des chemins du Darouar à ce dernier port pour le transport du coton. Actuellement Sedashewgur est à l'état sauvage et primitif, des bois fourrés s'étendent aussi loin que la vue peut aller; il n'y a pour ainsi dire aucune construction. Le développement du port est fort retardé par l'insalubrité du pays environnant; beaucoup de coulis [1] amenés pour travailler aux chemins sont morts des fièvres, et la plupart des Européens employés dans le district ont considérablement souffert.

Il est probable que, d'ici à longtemps, à des années peut-être, le commerce du coton de cette région ne sera pas transporté à Sedashewgur, et jusqu'à présent il en est à peine arrivé une balle à cet endroit.

Une très-faible portion de la récolte du Mahratte méridional arrive à Bombay avant la mousson; on plante généralement en août et l'on récolte en mars, car le coton américain mûrit un peu plus tôt que l'indigène. Comme on nettoie celui-là rapidement à la machine, on peut en avoir une partie, peut-être 10,000 ou 20,000 balles à Bombay avant les pluies, mais presque pas de Comptah indigène. La manière de l'égrener avec le rouleau à pied, ainsi que nous l'avons déjà dit, est si lente, qu'on ne peut en avoir que fort peu à Comptah à temps pour l'expédier par eau. La masse de ce coton n'arrive à Bombay qu'au mois de novembre ou de décembre de l'année qui suit celle de l'ensemencement; du coton de Comptah, planté en août 1861, est encore en route pour Bombay, et n'arrivera peut-être en Angleterre que deux ans après avoir été planté.

  1. On donne ce nom aux manœuvres amenés dans un pays pour y travailler moyennant un léger salaire. La plupart viennent de la Chine, où les prennent des spéculateurs.