Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, I.djvu/82

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couraient simultanément à cette élévation du prix nominal du blé en Angleterre.

1o L’accroissement prodigieux de la taxe des pauvres, ainsi que des taxes indirectes sur tous les articles de consommation générale, outre une taxe spécialement assise sur les chevaux de labour, à raison de 17 schellings et demi par tête ; ce qui portait si haut les charges de la culture, ainsi que les dépenses obligées du fermier, que, dans plusieurs fermes, ces charges et dépenses durent absorber la totalité du produit et ne laisser aucun excédant pour le revenu du propriétaire, circonstance qui fit naturellement abandonner la culture des terres trop peu fertiles pour supporter d’aussi fortes dépenses.

2o La grande difficulté des communications maritimes et les risques qui y étaient attachés.

3o Le décri que subit à cette époque le papier-monnaie forcé, qui seul remplissait le service de la circulation, décri qui, ainsi que le démontre le cours du change, ne peut pas être évalué à moins de 30 pour cent, et doit faire monter dans cette proportion tous les prix en argent.

Au lieu de recourir à ces causes, un écrivain qui s’était fait connaître par des observations judicieuses sur la circulation et sur le crédit des billets substitués au numéraire réel, imagina d’établir sur les principes qui règlent le prix du blé en argent, un système tout nouveau, directement contraire à la doctrine de Smith, dont il semble, sur presque tous les autres points, professer les principes.

M. Ricardo prétendit que le prix général du blé en argent était déterminé par la quantité du travail qu’exige l’exploitation des terrains les moins fertiles de tous ceux qui concourent à approvisionner le marché intérieur, en sorte que le fermier ne commence à retirer un profit du capital employé à la culture que lorsque ce capital se trouve être appliqué à des terres supérieures en produit (relativement au capital employé) à d’autres terres déjà cultivées, mais douées de moins de fertilité.

Ce système, appuyé de raisonnements spécieux, et qui avait l’apparence de s’accorder avec les faits, entraîna plusieurs autres écrivains, et entre autres un savant professeur dont le nom était devenu célèbre dans toute l’Europe par la publication d’un livre très-remarquable sur le principe de la population ; en sorte qu’il n’est pas sur-