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Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/107

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l’état de nos colonies de l’Amérique septentrionale et de leur commerce avec la Grande-Bretagne avant l’époque des derniers troubles[1].


CHAPITRE IV.

des drawbacks ou restitutions de droits.


Les marchands et les manufacturiers ne se contentent pas de la vente exclusive sur le marché intérieur, mais ils cherchent aussi à étendre le plus loin possible le débit de leurs marchandises. Leur pays n’a pas de juridiction à exercer chez les nations étrangères et, par conséquent, n’a guère de moyens de leur y procurer un monopole. Ils sont donc ordinairement réduits à se contenter de solliciter divers encouragements pour l’exportation.

Parmi ces encouragements, ceux qu’on nomme Drawbacks, ou restitutions de droits, paraissent être les plus raisonnables. En accordant au marchand l’avantage de retirer, lors de l’exportation, ou le tout, ou partie de ce qui est impose comme accise ou taxe intérieure sur l’industrie nationale, on ne peut pas par là donner lieu à l’exportation d’une plus grande quantité de marchandises que ce qui en aurait été exporté si la taxe n’eût pas été imposée. Des encouragements de ce genre ne tendent point à tourner vers un emploi particulier une plus forte portion du capital du pays que celle qui s’y serait portée de son plein gré, mais seulement ils tendent à empêcher que cette portion ne soit détournée forcément vers d’autres emplois pas l’effet de l’impôt. Ils ne tendent pas à détruire cet équilibre qui s’établit naturellement entre tous les divers emplois du travail et des capitaux de la société, mais à empêcher que l’impôt ne le détruise. Ils ne tendent pas à intervenir, mais à maintenir ce qu’il est avantageux de maintenir dans presque tous les temps, l’ordre naturel dans lequel le travail se divise et se distribue dans la société.

On peut dire la même chose des drawbacks accordés à la réexportation des marchandises importées de l’étranger ; ces restitutions équivalent généralement en Angleterre à la plus grande partie du droit d’importation.

Par le second des règlements annexés à l’acte du parlement qui a

  1. Ce paragraphe a été écrit en 1775. (Note de l’auteur.)