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de l’exportation. La banque, au lieu de perdre chaque année environ 2 et demi pour 100 sur les lingots qu’elle faisait monnayer jusqu’à concurrence de plus de 850,000 livres, ou d’essuyer une perte annuelle de plus de 21,250 livres, n’aurait pas eu vraisemblablement le dixième de cette perte à supporter.

La somme annuelle accordée par le parlement pour subvenir aux dépenses du monnayage n’est que de 14,000 livres, et la dépense réelle qu’il coûte au gouvernement, ou les appointements des employés à la Monnaie, ne s’élèvent pas dans les circonstances ordinaires, à ce qui m’a été assuré, à plus de moitié de cette somme. L’épargne d’une aussi faible dépense, ou même encore le gain d’une autre somme qui ne serait pas beaucoup plus forte, sont des objets qu’on peut croire de trop peu d’importance pour mériter une attention sérieuse de la part du gouvernement. Mais une économie de 18 ou 20,000 livres par an, dans le cas d’un événement qui n’est pas invraisemblable, qui est déjà fréquemment arrivé et qui menace d’arriver encore, est certainement un objet bien digne d’une sérieuse attention, même pour une aussi grande compagnie que la banque d’Angleterre.

Quelques-unes des réflexions et observations précédentes auraient peut-être été plus convenablement placées dans les chapitres du livre 1er, qui traitent de l’origine et de l’usage de la monnaie, et de la différence entre le prix réel des marchandises et leur prix nominal ; mais, comme la loi pour l’encouragement du monnayage prend sa source dans ces préjugés vulgaires nés du système mercantile, j’ai cru plus à propos de les réserver pour ce chapitre. Rien ne pouvait être plus conforme à l’esprit de ce système qu’une espèce de prime donnée à la fabrication de l’argent, la chose même qui, dans son hypothèse, constitue la richesse d’une nation ; aussi est-ce un des mille expédients merveilleux qu’il met en œuvre pour enrichir le pays.


CHAPITRE VII.

des colonies.


SECTION PREMIÈRE,

Des motifs qui ont fait établir de nouvelles colonies.


Le premier établissement des différentes colonies européennes dans l’Amérique et dans les Indes occidentales n’a pas eu pour cause un inté-