Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/185

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de ces métaux qu’on a dit y avoir été trouvées par ces premiers aventuriers, ainsi que sur la fertilité des mines qui y ont été exploitées immédiatement après la première découverte, il y avait eu de très-grandes exagérations ; toutefois, le compte rendu de tout ce qu’y trouvèrent ces aventuriers fut suffisant pour enflammer la cupidité de tous leurs compatriotes. Chaque Espagnol qui faisait voile pour l’Amérique s’attendait à rencontrer un Eldorado. La fortune aussi fit à cet égard ce qu’il lui est bien rarement arrivé de faire en d’autres occasions : elle réalisa jusqu’à un certain point les espérances extravagantes de ses adorateurs, et dans la découverte et la conquête du Mexique et du Pérou, dont l’un fut découvert environ trente ans, l’autre environ quarante ans après la première expédition de Colomb, elle leur offrit ces métaux précieux avec une profusion qui répondait en quelque sorte aux idées qu’ils s’en étaient faites.

Ce fut donc un projet de commerce aux Indes orientales qui donna lieu à la première découverte des Indes occidentales. Un projet de conquête donna lieu à tous les établissements des Espagnols dans ces contrées nouvellement découvertes. Les motifs qui les portèrent à entreprendre ces conquêtes, ce furent des projets d’ouvrir des mines d’or et d’argent ; et une suite d’événements qu’aucune sagesse humaine n’aurait pu prévoir rendit ces projets beaucoup plus heureux, dans leur issue, que les entrepreneurs ne pouvaient raisonnablement l’espérer.

Les premiers aventuriers qui, chez toutes les autres nations de l’Europe, tentèrent d’acquérir des établissements en Amérique, y furent entraînés par de semblables chimères ; mais tous ne furent pas également fortunés. Il y avait plus d’un siècle que les premiers établissements au Brésil étaient faits, qu’on n’y avait encore découvert aucune mine d’argent, d’or, ni de diamants. Dans les colonies anglaises, françaises, hollandaises et danoises, on n’en a encore découvert aucune, au moins aucune qui soit actuellement censée valoir la peine d’être exploitée. Cependant, les premiers Anglais qui firent un établissement dans l’Amérique septentrionale offrirent au roi, comme un motif pour obtenir leurs patentes, le cinquième de l’or et de l’argent qu’on pourrait y trouver. En conséquence, ce cinquième fut réservé à la couronne dans les patentes accordées à sir Walter Raleigh, aux compagnies de Londres et de Plymouth, au conseil de Plymouth, etc. À l’espoir de trouver des mines d’or et d’argent, ces premiers entrepreneurs joignaient encore ce-